Pourquoi la Chine a envahi le Tibet ?

 

La Chine justifie sa présence au Tibet par deux arguments : premièrement, le Tibet a toujours fait partie intégrante de la Chine et deuxièmement, le Tibet avait une économie et un mode de vie "sous-développé" et avait donc besoin d'être "libéré".
Ces deux arguments sont sans fondement et ne peuvent pas être pris en compte pour justifier une telle invasion.

Concernant le premier argument, l'analyse du statut du Tibet montre que ce pays existe en tant qu'Etat depuis plus de 1000 ans et durant la période 1911-1949 le Tibet était un pays totalement indépendant.

Concernant le second argument, les Chinois "libérateurs" du peuple tibétain, prétextaient que le féodalisme était une entrave au progrès social. Or les Tibétains, adultes et enfants, sont actuellement contraints aux travaux les plus pénibles afin de participer à la construction de la "Maison des trésors de l'Ouest", nom donné au Tibet par les anciennes dynasties chinoises. De plus, la République Populaire de Chine prétent que le Tibet était un pays "arriéré" et que les Tibétains avaient besoin de l'aide chinoise pour se développer. Mais malheureusement, depuis plus de 60 ans, le niveau de vie des Tibétains n'a guère changé et tous les progrès matériels ne profitent qu'aux colons chinois.

 

Mais cette invasion est justifiée par d'autres raisons, souvent méconnues du public :

- pour des raisons économiques :

Le Tibet est une des plus grandes réserves minérales d'Asie. Dans les sous sols des hauts plateaux tibétains, on trouve en grandes quantités du chrome, du borax, du plomb, du zinc, du charbon, du lithium, de l'uranium (nécessaire pour la création de l'arme atomique), de l'or, de l'argent, … De plus le Tibet était une région très boisée (222 000 kilomètres carrés en 1949). Ces réserves n'ont jamais étaient exploitées car les tibétains, de part leur mode de vie, n'en ont jamais éprouvé le besoin.

- pour des raisons militaires :

Le Tibet était jusqu'en 1949 un paisible état-tampon entre l'Inde et la Chine. Il abrite aujourd'hui trois cent mille soldats et un quart des missiles nucléaires chinois. La Chine procède à des essais nucléaires à Lop Nor, à 200 km environ d'une ville, dans la partie méridionale de la province de Xinjiang, située au nord de la Région Autonome du Tibet. Cette province fait partie du Tibet, dont elle a été détachée administrativement par la colonisation.
La présence militaire chinoise comprend :
- entre 3 et 500 000 hommes, dont 200 000 (15 divisions) sont cantonnés en permanence dans la Région Autonome du Tibet.
- dix-sept stations de radars secrètes ; quatorze aérodromes militaires.
- cinq bases de missiles : Kongpo Nyitri, Powo Tamo, Rudok, Golmud et Nagchuka.
Au moins huit missiles balistiques intercontinentaux (ICBM), soixante-dix missiles à moyenne portée et vingt de portée intermédiaire.

 

 

La résistance non-violente des Tibétains

 

Le siècle qui vient de s’écouler a été sans nul doute un des plus sanglants et des plus meurtriers de l’histoire de l’humanité. Les conflits et les guerres aux quatre coins du monde se suivent et se ressemblent. Jusqu’à maintenant nous avons été incapables de tirer les leçons de l’histoire et de rompre le cycle infernal de la violence...Dans ce contexte il est clair que la non-violence prônée par les Tibétains après soixante ans d'occupation chinoise, force le respect et mérite le soutien de tous.

 

La lutte pacifique des Tibétains

Malgré toutes ses souffrances, le peuple tibétain résiste depuis 60 ans, de manière non-violente à la répression chinoise. Le temps passe et joue contre eux. Ils n'ont qu'un maigre espoir face au rouleau compresseur chinois. Le Dalaï-Lama l'a répété à plusieurs reprises, ils comptent sur le soutien et la solidarité des hommes et des femmes de bonne volonté du monde entier, ce que l'on appelle la communauté internationale.

Il a souvent été dit que ce mot de non-violence était mal choisi et que, par lui-même, précisément du fait de sa forme négative, il entretenait de nombreuses ambiguïtés. Il a pourtant l'avantage décisif de nous obliger à regarder en face les nombreuses ambiguïtés de la violence, alors même que nous sommes toujours tentés de les occulter pour mieux nous en accommoder. La non-violence n'exprime pas un moindre réalisme, mais au contraire, un plus grand réalisme envers la violence. Il s'agit précisément de prendre toute la mesure de celle-ci, d'en traverser toute l'épaisseur, d'en peser toute la lourdeur. Toute violence est un viol : le viol de l'humanité de l'homme, à la fois de celui qui la subit et de celui qui l'exerce. C'est précisément en prenant conscience que la violence est la négation de l'humanité que l'homme est amené à lui opposer un non catégorique et à lui refuser toute légitimité. C'est ce refus qui fonde le concept de non-violence et lui donne sa cohérence et sa pertinence. Jean-Marie Muller, Gandhi, La sagesse de la non-violence, Paris, © Epi-Desclée de Brouwer, 1994

La non-violence n'est pas la passivité, mais une action militante qui exige souvent l'héroïsme. Avec la bombe atomique, elle est la découverte capitale du XXème siècle, l'une répondant à l'autre et obligeant l'humanité à choisir entre la mort et la vie. Michel Random, préface du livre de Lanza Del Vasto, Technique de la non-violence, Paris, © Denoël, 1971