Diaporama du camp Mainpat en 1998		SITUATION GEOGRAPHIQUE Le camp de réfugiés tibétains de Phendeyling est situé à Mainpat, au centre de l’Inde, dans l’état de Chattisgarh. Il a été établi en 1963 par le gouvernement tibétain en exil et par le gouvernement indien. C’est le 2ème plus ancien de l’Inde. Composé de 7 camps dispersés sur un territoire de 25 km de rayon et reliés par une route non goudronnée, défoncée et boueuse, il est situé à l’emplacement d’un ancien bagne indien, dans une région déshéritée. Ces camps sont bâtis sur de petites collines culminant à 1200 mètres d’altitude et sont soumis à de fortes moussons. La température varie de 0°C en hiver pour atteindre les 40°C en été. Une seule route relie les camps au village le plus proche, Ambikapur, distant de 75 kilomètres, ce qui représente une demi-journée de bus. La population actuelle est de 1811 habitants. Le camp de Mainpat 2 (dont s’occupe particulièrement A.M.T) est habité par une cinquantaine de familles soit environ 450 personnes. HISTORIQUE Les Tibétains qui peuplent les camps de Mainpat sont originaires du Kham, et plus précisément de la région de Nangchen, située dans l’Est du Tibet. Ils ont fui le Tibet et l’oppression chinoise en 1962. Ne reconnaissant pas l’autorité du Dalaï Lama mais celle du roi de Nangchen qui avait tissé des liens avec le Kuomintang de Tchang Kaï Tchek, ils furent accueillis avec méfiance par les autorités indiennes et isolés sur les plateaux
	CAMPS DE MAINPAT
Réservoir d'eau du Camp n°2 offert en 2005 par AMT et les communes de Beaumont, Ceyrat et St-Genès-Champanelle
Visite au camp de Mainpat en 2003
Ce centre, composé de 2100 habitants répartis en 7 villages, a été créé en 1966. Il est très isolé au centre-est de l’Inde dans le nouvel état du Chattisgarh, séparé du Madhia Pradeh l‘année dernière, à mi chemin entre Varanasi (Bénares) et Raipur soit 420 km d ‘une de ces villes ou 10 h de route. La ville la plus proche Ambikapur est à 60 km, 2 heures de route par une piste défoncée dans des collines boisées pour accéder à un plateau à 400 m d’altitude. Comme beaucoup de centres de réfugiés tibétains du centre et sud de l‘Inde, Mainpat vit de l‘agriculture. Des cultures vivrières: légumes, riz pour terres sèches, qui assurent une auto-suffisance alimentaire à la population. Une variété de sorgho, très appréciée des Japonais, est cultivée pour être vendue, ainsi que les surplus de légumes. Une société coopérative, dont les habitants sont tous participants, s’occupe de l’approvisionnement en denrées non produites sur place, ainsi que des produits agricoles: engrais, semences, etc., de l’entretien d’un parc de matériel agricole, et de la commercialisation des produits du centre. J‘ai passé 2 jours à Mainpat et rencontré le conseil du centre, visité les 7 villages, reliés entre eux par des pistes non goudronnées, discuté avec les habitants qui m‘ont parlé de leurs problèmes d'une façon très directe, sans tenir compte de la présence de leurs responsables : la préoccupation matérielle principale concerne la rénovation des habitations: elles datent toutes de la création du centre en 1966 , ce centre est le deuxième plus ancien, et furent construites avec des matériaux bon marché. Un autre sujet d‘inquiétude pour ces réfugiés est l‘opposition aux thèses défendues par le Dalaï-Lama sur les moyens d‘obtenir une autonomie du Tibet, qui se développe dans la jeunesse tibétaine en exil. Chaque village dispose de sa propre école maternelle, l’école primaire et les trois premières années du secondaire sont centralisées dans le village principal: 152 enfants sont scolarisés sur site dont 80 en internat: 23 garçons et 57 filles, pour des questions de distance: le village le plus éloigné est à près de 6 km. La suite de la scolarité est assurée à Simla, en internat, car à plus 1400 km de Mainpat. Dans ce centre sont installés 4 monastères, 1 pour chaque courant du bouddhisme tibétain, qui regroupent entre 4 et 50 moines actuellement, mais l‘un d‘eux est en cours de transformation pour passer de 10 religieux à 100. Cependant l‘écart de richesse entre ces couvents et la population du centre n‘est pas flagrant, certains monastères sont tout aussi vétustes que les habitations. C‘est en les visitant, les 4 pour ne pas faire de jaloux, que j‘ai goûté le vrai thé au beurre salé, rien à voir avec celui que l‘on peut trouver ici. Le centre dispose d‘un docteur en médecine tibétaine et d‘un dispensaire allopathique avec 3 personnes dont 1 médecin. Les habitants fréquentent l‘un ou l‘autre, selon le cas, et les deux médecins cohabitent en bonne entente dans le même bâtiment. Un home regroupe une trentaine de personnes âgées, sans famille sur place pour les prendre en charge. Celles-ci disposent d‘une chambre individuelle ou double pour les couples, et s‘occupent en jardinant dans le potager du home. Le dernier soir à Mainpat, les élèves de l’école et le groupe théâtral du centre ont organisé un spectacle de chants, de danses folkloriques et d'extraits d‘opéra tibétain.
Michel SIGWARTH Les amis du Tibet Luxembourg - 2003